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Berganton Biogaz, avant tout une aventure humaine

Quatre fermes réparties entre Cestas et Saint-Jean-d’Illac, 1 900 hectares en tout. Les propriétaires se connaissent depuis longtemps, ils ont pensé à une unité de méthanisation il y a déjà 10 ans. La première tentative n’aboutit pas mais les liens se resserrent et l’idée perdure. Finalement, le tour de clef est donné en juin 2021. Berganton Biogaz est né en s’étant affranchi peu à peu de toutes les difficultés.

Jean-Louis Dubourg, Président de la chambre d’agriculture de la Gironde et coactionnaire de Berganton Biogaz.

Jean-Louis Dubourg (JLD) nous reçoit sur le site. Il répond aux questions de Bordeaux Métropole Énergies (BME) en tant que coactionnaire de la SAS présidée par Vincent Schieber.
À eux quatre, les agriculteurs détiennent 90 % du capital, Artaim 5 %, Néomix (filiale de BME) 5 %.

BME : Quels sont les intrants ?

JLD : Majoritairement du seigle et du maïs, uniquement semés en interculture. Un ajout, très faible en quantité est composé de déchets de pommes de terre invendables. Ces pommes de terre sont produites par l’un des quatre associés.
Très bientôt, nous allons réceptionner des rafles de maïs doux (déchets) qui viendront de l’usine de surgélation d’Ychoux dont nous sommes fournisseurs. On reste ouverts à d’autres produits pour diversifier les intrants.

BME : Toute la production de biogaz est-elle injectée ?

JLD : Oui, dans le réseau de Régaz-Bordeaux, le poste d’injection se trouve à la sortie du site.

BME : Quelle est votre production aujourd’hui ?

JLD : 190m3/h, soit l’équivalent de la consommation d’environ 4 000 foyers en RT 2012.

BME : Quel est, pour vous, l’intérêt des CIVE* ?

JLD : La culture du seigle en CIVE améliore la qualité des sols pour les cultures alimentaires. Par le renforcement du système racinaire, les CIVE protègent aussi les sols en les rendant moins sensibles aux vents de sable. Les cultures alimentaires du printemps sont aujourd’hui plus homogènes.

Les CIVE occupent 5 à 600 hectares sur nos 1 900 selon les périodes. Nous allons réduire ces surfaces grâce à l’apport des rafles de maïs. Nous avons aussi du stock d’avance avec l’ensilage. L’objectif est d’avoir environ un an de visibilité sur les approvisionnements. Nous avons besoin de 50 tonnes jour avec la production actuelle.

BME : Est-ce que vous autoconsommez la totalité du digestat** ?

JLD : Oui, il retourne sur nos parcelles et il est homologué pour les parcelles que nous cultivons en bio.

BME : Le site du méthaniseur est-il situé sur des terres agricoles ?

JLD : C’est la partie de la réflexion qui nous a demandée le plus de temps. Nous ne voulions pas sacrifier 5 hectares de terres agricoles pour construire le méthaniseur. L’unité est située sur des parcelles non agricoles que j’ai vendues à la SAS. À partir du moment où ce choix a été arrêté, les choses sont allées relativement vite.
Nous avons validé l’emplacement début 2019, suivi les études puis l’instruction du permis de construire. Les premiers coups de pioche ont été donnés début 2020. Le confinement de mars 2020 ne nous a pas aidé, la crise sanitaire nous a retardé de 4 mois. Finalement, le démarrage s’est fait le 02 juin 2021. Le régime de croisière des bactéries qui dégradent la matière a été très rapidement atteint. Les 190m3/h étaient produits dès le mois de juillet.

BME : Cette production atteinte, vous avez d’autres projets ?

JLD : Nous réfléchissons à augmenter la production. Nous étudions la possibilité de passer à 290m3/h et ce idéalement pour la fin 2022. Cela va demander des investissements supplémentaires. Filtration, pompes, cuves de stockage, lagune, nous devrons ajouter ces équipements pour atteindre ces objectifs.
Nous devrons aussi alimenter les trémies avec 70 tonnes jour au lieu de 50. Nous étudions également la voie pour une revalorisation du CO2 et restons ouverts à toute opportunité.

BME : Après 9 mois d’exploitation, personne ne regrette l’aventure ?

JLD : Pas du tout. Nous nous sommes répartis les rôles, très naturellement. Le facteur humain nous a beaucoup apporté. Personne ne se serait lancé seul dans l’aventure, c’est très clairement l’union qui a fait notre force. Nous sommes très proches aujourd’hui et nous échangeons sur bien d’autres sujets que celui de la méthanisation. Nous sortons renforcés de cette expérience. Les économies d’échelle sont possibles par l’action collective.

BME : Merci Jean-Louis Dubourg, nous vous souhaitons d’atteindre rapidement vos nouveaux objectifs.

Intrants de pommes de terre

* Culture Intermédiaire à Vocation Énergétique
** Résidu du processus de méthanisation